14 oct. 2010

Prendre la vie du bon côté... le bonheur version "Happy-Go-Lucky"

Magique étude du Bonheur
Il y a mille façons de tomber sur un livre et tout autant de tomber sur un film. Celle que je préfère c'est l'art de la trouvaille ou devrais-je dire, de la retrouvaille par hasard. C'est dingue ce que les choses se mêlent et s'entremêlent. Et des fois, on ne sait pas pourquoi, ça s'entremêle tellement que c'en est dingue. Bon je rembobine mon film de la journée et vous allez comprendre.

Depuis un bon mois j'entends parler de bonheur et d'amour partout. Une bonne cinquantaine de livres sont déjà parus sur ces sujets, cette seule année. Luc Ferry se fend d'un livre sur "La révolution de l'amour". Pascal Bruckner, après "Le paradoxe amoureux", publie un essai et s'interroge afin de savoir si "Le mariage d'amour a-t-il échoué ?". Et je ne vous parle même pas des émissions de radio et de TV qui invitent ces mêmes auteurs à en parler de vive voix. Qu'à cela ne tienne, forcément ces sujets ça attire la curiosité. Mais y a des fois, allez savoir pourquoi, on a une petite flemme qui nous retient à la maison et nous empêche d'aller pointer notre bout du nez dehors, dans notre librairie préférée par exemple. Alors, cette fois ci, je fouillais dans les cartons qui encombrent encore un coin de l'appart' et datent du déménagement d'il y a un an (oui, oui, je sais, je peux aussi être une grosse feignasse...) et oh, surprise, je tombe pile poil sur un livre, de Vincent Cespedes, en l’occurrence, au titre non moins d'actualité... "Magique étude du Bonheur"... un livre acheté, "au cas où", au début de l'année. Pour la petite histoire, cette disposition à faire des découvertes utiles par accident s'appelle la sérendipité. Si vous ajoutez à cela que "serendip" est un mot perse ancien désignant le Sri-Lanka et que, par le plus grand des hasards, ce matin, ma très bonne copine B. me faisait un résumé de sa soirée Science Po sur le thème... l'histoire du sentiment amoureux et la métamorphose de l'amour dans la poésie persane. Alors vous comprenez pourquoi je parle de trucs qui s'entremêlent ? Ça vous arrive jamais ces espèces de coïncidences qui donnent l'impression que tout se goupille hyper bien, comme si la journée était faite de liens hypertextes, comme pour de vrai ? Moi si, et j'adore ces moments.

Bref, revenons à ces mille façon de tomber sur un livre. Pour le coup, pour moi, il s'agissait du bouquin de Vincent Cespedes... "Magique étude du Bonheur". Dans ce livre, l'auteur défend la thèse, je cite, "qu'il est bien plus confortable de vivre dans une relative médiocrité que de redistribuer entièrement son mode de vie. On vit ainsi sans être malheureux, mais sans être heureux non plus. Il faut un certain courage pour révolutionner son existence, prendre conscience que sa vie ne convient pas, qu'elle se trouve dans un entre-deux.". L'une des solutions, à ses yeux pour basculer dans le bonheur... "c'est de se frotter à des gens heureux, de frayer avec des personnalités solaires qui vivent leur vie comme une aventure. La meilleure solution pour éviter de s'enfoncer dans une vie médiocre et insatisfaisante, c'est de s'imprégner de l'enthousiasme de l'autre". Parmi les références qui étayent son discours, Vincent Cespedes s'attarde plus particulièrement sur Rimbaud et le personnage de Poppy dans le film "Happy Go Lucky" de Mike Leigh. Dans le cas de Rimbaud, l'auteur s'interroge pour savoir comment une personne qui dispose au départ de beaucoup de qualités pour connaître le bonheur : spontanéité, talent, énergie, audace... reste l'un des poètes les plus maudits, justement, au niveau "bonheur". Sa faille, selon l’auteur ? Un maillon essentiel : l'autre. Plus exactement, l'incapacité de Rimbaud à se mélanger à l'autre serait son handicap (pourquoi pas !). Dans l'autre cas, et cela fait partie des mille façon de tomber sur un bon film (le film de Mike Leigh dans le cas présent), l'auteur s'appuie sur l'histoire de Poppy, l'institutrice, qui voit le bonheur dans les rapports humains même s’ils sont à priori insolubles. L’idée derrière tout ça… serait qu’on n'agit pas pour être heureux mais parce qu'on est heureux (pourquoi pas !).

Et voilà comment il est possible, en une journée, de partir d'une actualité littéraire liée à l'amour, ressortir un livre du début de l'année (avril 2010) qui traite du bonheur et qui, parmi les exemples, nous rappelle qu'il y a certainement, en DVD, une très bonne comédie résolument optimiste et légère, de 2008, à voir, si ce n'est pas déjà fait.

3 commentaires:

  1. Chouette histoire, mais le livre est de cette année (avril 2010) !

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  2. Groupe Facebook sur le livre : http://www.facebook.com/group.php?gid=340179335543

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  3. Effectivement, un petit loupé sur ma perception du temps :) Cela méritait une rectification

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