28 nov. 2010

Takashi Murakami à Versailles... quand Mr DoB fusionne avec un haut lieu de la culture et de l'histoire de France

Takashi Murakami à Versailles
Ça caillait à mort ce matin. Tous les pulls étaient sortis des placards pour la petite ballade plaisir du dimanche, avec les coyotes (mes enfants pour ceux qui ne suivent pas). Équipés aussi chaudement que le Kenny de South Park, direction le deuxième monument le plus visité de France et le premier certainement en terme de bling bling et de science de la "doritude"... en un mot : Versailles. Enfin pas exactement pour Versailles, mais plus exactement, pour la "royale manga" exposition de Takashi Murakami. Difficile de dire que je n'aime pas, c'est le seconde fois que j'y vais en moins d'un mois. La dernière fois, c'était vent et pluie. Cette fois, c'est vent et givre histoire de bien se peler les marteaux.

Pour certains, la fusion de Versailles et de l'art contemporain reste inacceptable. Preuve que la culture française serait en danger. Versailles, haut lieu de l'histoire de France ne serait pas adapté aux plaisanteries des artistes contemporains qui y exposent. Pour ma part, je trouve qu'au contraire c'est un lieu auquel l'art va bien et l'or bien moins. D'avis de coyotes (et sans aucune pression de ma part), toutes les oeuvres de Murakami... c'est "super", "fun", "génial" dès le premier regard. Au programme : fleurs souriantes, clones de Mr DoB, tantôt mignons (grands sourires et bouilles de Pokemon) tantôt effrayants (yeux écarquillés, des dents gigantesques et acérées) et champignons aux couleurs saturées et acidulées sont déclinés en sculptures, peintures, moquettes et papiers peints. Dans l'ambiance surchargée de dorures et des lourdes tapisseries des différentes pièces du château, le face à face entre le côté rutilant/clinquant du lieu et l'univers enfantin des mangas (sans être trop éloigné du cauchemar non plus) fonctionne parfaitement. Et comme le disait Alexandre Dumas (ou peut être est-ce l'un de ces "nègres" littéraires)... "Qu'importe violer l'histoire si c'est pour lui faire de beaux enfants". En l'occurence, pour ce qui est des beaux enfants et de mes préférences... je retiens... dans le salon d'Hercule, "Tongari-Kun", "The Simple Things" dans le salon des Nobles, "Flower Matango" au bout de la galerie des Glaces et sur la terrasse, face au grand canal et au soleil couchant, un énorme "Oval Budha" doré.

S'il fallait créer un prix de l'art "rigolo", de l'art qui amuse, bien que la concurrence soit rude, Murakami serait probablement sur la plus haute marche de mon podium pour l'année 2010. En ce qui le concerne... aux oubliettes, la vision obsolète de l'artiste dans la misère, seul, reconnu de personne. Ce monsieur est une "machine" à produire de l'oeuvre d'art. Un créatif, mais aussi, un entrepreneur, un conservateur, un mentor pour de jeunes artistes. C'est aussi un des nombreux enfants qui se réclament de l'art de Warhol dans le sens où l'artiste, avec une grande touche de malice est aussi un businessman qui sait mélanger culture populaire et art contemporain (néo-pop japonais). But avoué de cette entreprise : produire et promouvoir des oeuvres, de manager des projets comme des expositions, de produire et de vendre.

PS : l'exposition se termine le 12 décembre 2010. Si le principe de l'alternance est respecté, le prochain artiste qui investira les lieux sera français.

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