27 oct. 2010

L'art et la matière ou comment être dans le "in" tout en étant "out" à la FIAC 2010

Deupatozaurus - Docks en Seine
Pile le week end où je voulais me faire un plan FIAC 2010 et son festival d'art contemporain Off, qu'est-ce que je fais samedi, un jour bourré de départs en vacances pour la Toussaint et des stations essence sur l'autoroute, en veux-tu en voilà, qui n'ont pas d'essence (c'est ballot) ou tellement saturées que l'on peut à peine s'engager sur la bretelle d'accès ? Qu'est-ce que je fais, hein ? Ben, je fais comme tout le monde, je passe deux heures dans la voiture et j'emmène ma petite famille de coyotes, à 110 km/h  pas plus (limiteur de vitesse enclenché), pour ne pas trop consommer cette essence, ce nectar si précieuse en ce moment (le scénario de Mad Max II n'est pas loin) et me permettre de revenir "à ma guise", quand bien même il n'y aurait pas de diesel au retour. Au passage, j'adore les trucs tellement prévisibles que ça en devient drôle lorsque cela arrive réellement. Et bien ça n'a pas loupé ! Au retour, plates-formes saturées, stations d'essence vampirisées, où le diesel se substitue au sang, je suis finalement rentré dare-dare, dimanche, afin de profiter des dernières heures de la FIAC 2010 ou plutôt de ses foires satellites.

Au programme, pour ma part, cette année, le Chic Art Fair, un des nouveaux greffons de l'édition 2010. Bien m'en a pris d'ailleurs. Malgré un choix très sélectif et la présence, à grand renfort de communication, du marchant d'art américain Larry Gagosian (dont la galerie vient d'ouvrir, 4 rue de Ponthieu, Paris 8e, du mardi au samedi 11h-19h), le prix prohibitif de 28 eur (version plein tarif) et les deux heures d'attentes dans la file "coupe file" (cherchez l'erreur) auraient eu raison de ma patience. Par chance... la chance de l'ignorant avant tout... je voulais découvrir l'énorme vaisseau vert de la Cité de la Mode et du Design. Un espèce de double effet "Kiss Cool" autour d'un lieu et d'un évènement. Contrairement à sa grande soeur hypra branchouille qui se déroulait dans le quartier du Grand Palais, la programmation du Chic Art Fair se voulait avant tout française (grosso modo, 75% des galeries présentées contre 40% pour la FIAC). A noter que cette initiative vaut un bon coup de chapeau sachant que, nous, les français, nous ramons un peu sur ce marché de l'art contemporain (les autres aussi, je crois). Il n'est effectivement pas simple pour un évènement alternatif, sur un marché international qui sait que ce sont les galeries étrangères qui font l'animation (qualité des oeuvres et investissements financiers), de programmer des galeries françaises. En ce moment les foires d'art contemporain se tirent la bourre afin de séduire les grandes fortunes échaudées par les marchés financiers et qui portent momentanément une attention "démesurée" sur l'art (vous me direz que c'est pas nouveau et qu'on est loin de l'envolée des années 80... mais tout de même). Pour info, à la foire de Londres (Frieze Art Fair), si vous dépensez 10 millions de dollars par an pour acheter de l'art, vous ne faites même pas partie des gros calibres, ceux qui peuvent se payer l'une des oeuvres de l'artiste du moment, Damien Hirst... pour 12 millions de dollars (2008-2009).

A la question, que je soulève avec mes petits bras musclés (euh ! tout n'est pas vrai dans la phrase, je vous laisse trouver le mensonge)... Et, si cette année, je profitais de la FIAC pour acheter ? La réponse est clairement... ça va pas, non ! Dans mes rêves... pour le moment ! En revanche, il n'est pas exclu de se faire plaisir, fouiner, découvrir, se laisser surprendre par un artiste. Pour ma part, ma promenade dans les allées a marqué une longue pause devant le travail de Bruno Schiepan, Troy Henriksen, Kari Moden, Denis Robert et Hans Kotter. Je lisais récemment dans un journal que "le grand ennemi de l'art c'est le bon goût". En fait il faut se méfier de soi et de ses références. L'erreur vient souvent du raccourci à ne juger qu'avec le regard... le mien est occidental. J'ai apprécié le travail de ces artistes mais j'aurai pu les détester dans un autre lieu, un autre instant. Je ne vous les recommande donc pas. L'idée est plutôt de se promener dans les galeries, les vernissages, les musées, les foires d'art. En parlant de galerie et de galeristes, on s'extasie souvent devant les Monet, Pissaro, Renoir et autres Boudin, à juste titre, mais l'on oublie ceux qui sont pour une grande part dans leur succès. En l’occurrence pour eux, c'était Paul Durand-Ruel (1831 - 1922). Pour Damien Hirst, actuellement, c'est justement Larry Gagosian.

PS : ce qui est vrai une année, l'est encore moins l'année suivante... surtout dans l'art. Les résultats époustouflants d'une année ne présagent en rien des prochains. Damien Hirst en a fait les frais en 2009/2010 en empochant un produit de ventes dix fois moins important qu'en 2008/2009. En revanche, d'autres restent des valeurs refuges. Jean Michel Basquiat est de celà. Et la vaste rétrospective qui fait escale au Musée d'Art Moderne (15 oct.-30 janv. 2011) ne fera que revivifier la côte de cette artiste, considéré par beaucoup comme un bon indicateur de la santé du marché.

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