10 nov. 2010

Championnats du monde 2010 au Grand Palais... je m'escrime et vous ?

Escrime 2010 au Grand Palais
En garde... prêts... allez... et puis tout d’un coup ça s’emballe... attaque... contre-attaque... remise... parade... riposte et l’arbitrage qui tombe... touché (avec la main pointant vers le perdant)... point (avec le bras cassé du côté du vainqueur). Même pas le temps de prendre une photo, à peu près nette, avec un petit appareil numérique, que les escrimeurs du Grand Palais étaient déjà en place pour la suite de la confrontation. Soit dit en passant, j’ai trouvé que la photo qu’avait pris un ami la veille était vraiment superbe. Le cadre... des escrimeurs flous avec un arrière plan flou... de la couleur... une impression de vitesse formidable... une dose d’esthétisme... chapeau ! Cette photo était à elle seule un bon témoignage de la manière de gagner à l’escrime. Comment me direz-vous ?... je ne suis pas expert mais c’est certain... des longs bras ne suffisent pas, même s’il vaut mieux mesurer 2m10 que 1m60. Il faut surtout une bonne dose de technique, voire beaucoup de technique et beaucoup de vitesse. La photo finalement, c’est pas qu’il l’avait fait exprès... c’est surtout qu’il pouvait pas faire autrement !!!

Ce mardi soir, 9 novembre 2010, pour les phases finales des Championnats du monde d’escrime 2010, c’était sabre au programme et à volonté. Pour faire simple, je dirai que le sabre c’est explosif, offensif, l’attaque prime sur la défense. On touche avec le tranchant, la pointe. On porte des coups, voire des gifles, en diagonale, de face, sur la partie valable... tout ce qui est au dessus de la ceinture et en plus ici, mooooooosieuuu, on parle français. C’est un peu l’arme des flibustiers, de Cyrano, de Lagardère, de Zorro... un peu moins de Gladiator, ou alors si, mais pour le côté bagarreur. A bien y réfléchir, non, pas Gladiator, d’ailleurs c’était la musique de Pirates des Caraïbes qui était jouée... ça prouve non ?!

Bonne nouvelle, l’escrime est désormais un sport beaucoup moins dangereux et sanglant qu’à l’époque de D’Artagnan ou des cavaliers de l’Empire. Et derrière le mot “Empire”, vous pouvez mettre celui que vous voulez... même celui de Dark Vador avec son sabre laser. Aujourd’hui, c’est masque, veste en tissu renforcé, gant, pantalon, chaussettes et coquille (pour s’habiller faut les mettre dans le bon ordre). Plus aucun risque d’y perdre un oeil, de se faire traverser de part en part ou de perdre ce que protège la “coquille” mais sans le “q”. A la rigueur, un petit risque d’électrocution, et encore. Les compétitions par équipe c’est 9 relais et 45 touches et 4 escrimeurs par équipe. Imaginez le désordre si au bout de 4 relais on avait déjà perdu la moitié des compétiteurs pour cause de perte... de vie ! Allez voir, y a peut être un sens dans la décomposition du mot de la manière suivante : es..cri..meurs. Ce qui est certain c’est que depuis que c’est un vrai sport, l’escrimeur meurt moins et crit toujours beaucoup... mais alors vraiment beaucoup, et pas de jaloux... garçons et filles... pas un pour relever l’autre.

Assister aux Championnats du monde d’escrime, du 4 au 13 novembre 2010, au Grand Palais, c’était tout autant pour le sport que pour le lieu. Un lieu pourtant habitué aux métamorphoses au gré des défilés de haute couture Chanel, des expositions d'art contemporain (FIAC et autre Monumenta), d’un concert de Prince, et qui pour ma part, n’a pas du tout démérité pour cet évènement sportif. Question sport et surtout résultat, là en revanche, y aurait à redire. Pour la faire simple, là encore, l’équipe de France est complètement passée au travers et quelques journalistes sportifs aussi. Pour les premiers, vous m’excuserez du jeu de mots sur le “passée au travers” (j’aurais aussi bien pu parler de “coup d’épée dans l’eau” surtout que l’on est à deux doigts de la Seine), je propose un petit carton jaune pour les résultats. Moi qui m’attendais à voir 5 finales et 5 équipes françaises sur le podium... c’est raté. Comme je suis déçu, moi qui garde en tête ces images des Jeux Olympiques de 84, 88, 92, 96, 2000 et ainsi de suite et de quatre en quatre. Ce mardi, à peine une médaille de bronze chez les filles (selon les journalistes... j’y reviens). Pour les seconds, les journalistes, justement, un bon gros carton rouge, rouge de honte, tellement la victoire des français handisport (si si, médaille d’or en sabre par équipe - homme) est passée inaperçue avec à peine quelques lignes dans les média. Et question handisport, je vous dis que le combat est le bon mot pour qualifier ce que j’ai vu sur la piste. Je ne vous parle pas de bulles et de bouteilles de champagne à sabrer. Non, je vous parle d’esquives, de réflexes, de précision, de temps de réaction au millième de seconde et de fair play. D’habitude Zorro, “son nom, il le signe à la pointe de son épée”... et ben là, pas mal de journalistes ont oublié de signer leurs articles sur le handisport ou alors d’un Z qui veut dire “Zéro”.

PS : Du 12 octobre au 9 janvier 2011 vous pouvez aussi aller au palais de la Découverte, où se tient l'exposition “Escrime, coups d'épée et touches de science”.

PS2 : On parle pas mal de l’arbitrage vidéo dans d’autres sports. En escrime, ça existe et je me faisais la réflexion que c’est finalement l’un des sports où l’on en aurait peut être le moins besoin tellement les arbitres sont bons. 100% d’arbitrage juste sur toutes les demandes d’arbitrage vidéo. Pas une erreur. Et un énorme respect de l’homme habillé en noir. Y en a qui pourrait en prendre de la graine !

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